La Sélection des Analystes > 1 er Trimestre 1999


Scor - 29 mars 1999

Robin Mitra, analyste à la banque américaine Merrill Lynch :
"La société de réassurance Scor a publié un bénéfice net de 148 millions d'euros (971 millions de francs) pour l'exercice 1998. L'actif net de la Scor représente 38 euros par action (249 francs) et la direction estime la valeur des réserves cachées à 800 millions d'euros après impôts (soit environ 5,2 milliards de francs) ce qui représente 22 euros par action (144 francs). Cette valeur cachée provient principalement des activités de réassurance de dommages de la Scor, notamment pour faire face aux sinistres causés par les catastrophes naturelles. Le dividende augmente de 12% ce qui procure à l'action Scor un rendement d'environ 5,5%. La Scor devrait profiter de la prochaine introduction en Bourse de la Coface, la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur, dont la Scor possède 45%. Au cours de 47 euros (308 francs) l'action Scor n'est pas chère, compte tenu de ses actifs qui représentent 60 euros (394 francs) par action, et du rendement élevé de son dividende."

Chiffre d'affaires 1998: 16,5 milliards de francs
Bénéfice net 1998: 971 millions de francs


Accor - 22 mars 1999

Antoine Naudet, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"L'hôtellerie, qui représente 56% du chiffre d'affaires et 78% des bénéfices du groupe Accor, affiche une nouvelle progression de 12%. L'Europe constitue toujours le principal marché d'Accor, avec 70% de ses recettes, et l'impact de la crise en Asie et en Amérique du sud reste très faible sur les profits du groupe. L'événement le plus marquant pour l'année à venir est certainement la prise de contrôle de Frantour. Cette ancienne filiale à 65% de la SNCF est le premier tour opérateur pour les séjours de courte durée en Europe. Cette acquisition est très importante car elle permettrait, par exemple, d'améliorer le remplissage des hôtels du groupe Accor durant les week-ends. Outre l'amélioration de la rentabilité annoncée par le groupe Accor, le secteur hôtelier pourrait redevenir spéculatif. Nous maintenons l'action Accor sur la liste de nos valeurs recommandées avec un objectif de cours de 260 euros (1 705 francs)."

Chiffre d'affaires 1998: 36,9 milliards de francs
Bénéfice 1998: 1,9 milliard de francs


Vivendi - 14 mars1999

Bernard Dufour, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle:
"Le chiffre d'affaires de Vivendi devrait progresser de 10,6% en 1999. L'accélération du développement international produira ses effets sur la croissance des activités liées à l'environnement, en particulier dans le secteur de l'énergie et de la propreté. Avec une hausse de 48% de ses ventes en 1999, Cegetel devrait réaliser 41% de la croissance du groupe alors que les activités de télécommunications ne représentaient que 9,2% du chiffre d'affaires de Vivendi en 1998. Après un an d'existence, Cegetel a déjà réalisé 700 millions de francs de chiffre d'affaires dans le téléphone fixe en 1998. Et sa filiale SFR comptait 4,2 millions d'abonnés au téléphone mobile à la fin 1998, soit un taux de progression de l'ordre de 90% en un an. A l'avenir, le plus gros potentiel de valorisation de l'action Vivendi peut encore venir de cette activité. Le cours actuel de 235 euros (1 541 francs) laisse espérer une appréciation de 23% en deux ans."

Chiffre d'affaires 1998: 207 milliards de francs
Bénéfice net attendu pour 1998: 7,3 milliards de francs


Saint Gobain - 07 mars 1999

Charles-Edouard Boissy, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"Le résultat d'exploitation de Saint Gobain est conforme à notre prévision avec une croissance de 11,5% en 1998, à 11,6 milliards de francs. Le résultat hors plus-values et amortissement des acquisitions a atteint 5,8 milliards de francs, entraînant une hausse de 20% du bénéfice par action. Saint Gobain a réalisé 2 milliards de francs de plus-values en 1998 et devrait encaisser 3 milliards de francs de gains supplémentaires en 1999 en se désengageant du capital de Suez, d'Axa et de Vivendi. Saint Gobain a réalisé quelques grosses acquisitions au cours de la dernière décennie et a encore racheté une quarantaine d'entreprises en 1997-1998 qui ont augmenté son chiffre d'affaires de 13 milliards de francs. Nous pensons aujourd'hui que le titre est en route vers une réelle appréciation car Saint Gobain a démontré sa capacité à générer une croissance rentable sans fragiliser son bilan. Notre objectif de cours pour 1998 se situe aux alentours de 180 euros (1180 francs)."

Chiffre d'affaires 1998: 117 milliards de francs
Bénéfice net 1998: 7,2 milliards de francs


Nokia - 4 mars 1999

Le groupe finlandais Nokia est l'un des mieux placés pour profiter du boom des téléphones portables. Rien que sur les six derniers mois de 1998, le nombre d'abonnés en France a augmenté de 44%, pour atteindre 11,2 millions d'adeptes du téléphone mobile. Nokia, qui est le deuxième fabricant mondial de téléphones GSM a vendu 40,8 millions de portables en 1998, soit presque deux fois plus que les 21,3 millions vendus en 1997. Son chiffre d'affaires a fait un bond de 51% et ses profits se sont envolés de 74% l'an dernier. L'action Nokia, qui est cotée sur le compartiment des valeurs européennes à la Bourse de Paris, a gagné 150% depuis début octobre. Bien que performance risque d'être difficile à répéter, la banque américaine Salomon Smith Barney continue de recommander l'achat du titre.

Chiffre d'affaires 1998: 88,1 milliards de francs
Bénéfice 1998: 16,2 milliards de francs


Valéo - 1er mars 1999

Elena Mills, analyste au Credit Suisse First Boston :
"Les ventes du groupe d'équipement automobile Valéo ont augmenté de 16,2% l'an dernier. En dépit de la pression des constructeurs sur ses prix de ventes, Valéo a enregistré une croissance supérieure à celle de son secteur. Selon nous, cette performance reflète la force commerciale du groupe et sa capacité à profiter de la rationalisation de l'approvisionnement et de la sous-traitance des producteurs automobiles. Le carnet de commande de Valéo atteint 250 milliards de francs, soit approximativement cinq années de livraisons sur les modèles existants. Le président, Noël Goutard, a réaffirmé son engagement pour la croissance future du groupe en précisant que la direction souhaitait atteindre un chiffre d'affaires de 90 milliards de francs d'ici cinq ans. Nous continuons de croire à la capacité de croissance de Valéo et nous réitérons notre recommandation d'achat du titre avec un objectif de cours de 84 euros (551 francs)."

Chiffre d'affaires 1998: 39,5 milliards de francs
Bénéfice net 1998: 1,7 milliard de francs


Danone - 22 février 1999

Carine Beigbeder, analyste à la banque Merrill Lynch:
"Danone est le premier groupe de produits alimentaires français, avec un chiffre d'affaires de 84,8 milliards de francs en 1998. Ses trois activités principales, les produits frais, les biscuits et les boissons, représentent 86% de son chiffre d'affaires. Danone espère développer la part de ses ventes réalisées hors d'Europe de 24% du chiffre d'affaires actuellement à 33% en l'an 2000. Nous pensons que ces activités seront le moteur de croissance du groupe. Danone compte aussi renforcer sa stratégie de marques en réunissant différents produits sous les marques les plus connues du groupe. Les produits vendus sous la marque Danone devraient par exemple passer de 29% du chiffre d'affaires en 1998 à 50% en l'an 2000. En mai dernier, Danone a décidé de racheter 10% de ses actions ce qui reflète les efforts du groupe pour valoriser le patrimoine de ses actionnaires. Nous réitérons notre recommandation d'achat sur l'action Danone avec un objectif de cours de 290 euros (1 902 francs) d'ici douze mois."

Chiffre d'affaires 1998: 84,8 milliards de francs
Bénéfice attendu pour 1998: 598 millions de francs


Casino - 8 février 1999

Guy Francheteau, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"Casino, qui fait son entrée dans l'indice CAC40, est une valeur de croissance. Grâce aux acquisitions réalisées depuis l'automne 1997, Casino a récupéré une puissance d'achat supplémentaire de 39,5 milliards de francs. Avec le rachat de Franprix et Leader Price, Casino s'est considérablement renforcé avec une part de marché de 13% en Ile de France et de 33% sur le marché très rentable de Paris intramuros. Cette forte présence parisienne a été également renforcée par une prise de participation de 21,5% dans le groupe Monoprix-Prisunic. Grâce à cette nouvelle impulsion, Casino s'est propulsé à la quatrième place des centrales d'achat nationales, avec 14,4% de parts de marché, devant Promodès qui se situe à la sixième place. Le groupe avance aussi ses pions à l'international, avec l'objectif de réaliser entre 20% et 25% de ses ventes hors de France en l'an 2000. Au total, Casino offre encore une bonne visibilité."

Chiffre d'affaires attendu pour 1998: 93 milliards de francs
Bénéfice attendu pour 1998: 1,4 milliard de francs


Schneider - 1er février 1999

André Chassagnol, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle:
"La diversification géographique qui a permis au groupe de résister entre 1990 et 1995 devrait continuer à jouer son rôle d'amortisseur des creux économiques dans certaines parties du monde. L'Europe est toujours le marché de prédilection de Schneider avec 50% de ses ventes. Les Etats-Unis, qui représentent 25% du chiffre d'affaires, reste le second client de Schneider. La répartition sectorielle montre aussi que les dépenses d'investissements industriels ne représentent que 28% des ventes. 46% du chiffre d'affaires est réalisé dans le bâtiment, qui devrait continuer à tirer son épingle du jeu. Les restructurations en cours dans l'industrie au niveau européen, voire mondial, laissent présager des rapprochements dans ce secteur. Les comparaisons internationales font apparaître une sous évaluation très marquée du titre Schneider qui ne se justifie pas. Notre objectif de cours de 450 francs (68,60 euros) paraît raisonnable."

Chiffre d'affaires attendu pour 1998: 50,3 milliards de francs
Bénéfice attendu pour 1998: 2,6 milliards de francs


Les Bourses européennes - 26 janvier 1999

Frank Benzimra, économiste à la Société générale:
"Après une année de fête où tous les pays de la zone euro ont enregistré des performances particulièrement brillantes par rapport aux pays ne faisant pas partie de l'Union économique et monétaire, nous pensons que 1999 verra des performances plus homogènes à l'intérieur de la zone européenne. En particulier nous conseillons d'investir davantage en Angleterre. La Bourse de Londres est en retard depuis sept ans et elle devrait profiter cette année des baisses de taux d'intérêt décidées par la Banque d'Angleterre. Parmi les pays scandinaves notre préférence va à la Norvège. C'est l'une des Bourses les moins chères d'Europe et elle devrait profiter d'un rebond du pétrole. Les valeurs suédoises sont en revanche plus exposées au ralentissement économique. La Bourse suisse a également peu d'attraits. Le caractère de valeur refuge du franc suisse est en effet plutôt défavorable pour les actions helvétiques."


Seita - 18 janvier 1999

Guy Francheteau, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"En lançant une OPA sur Consolidated Cigar Holdings, la
Seita devient leader mondial du secteur, avec 13,6% du marché mondial du cigare, devant l'Espagnol Tabacalera, qui contrôle 10,8% du marché. La croissance annuelle mondiale du marché du cigare est estimée à 7%, sans compter la Chine et l'Inde, alors que la consommation mondiale de cigarette est plutôt en déclin de 0,5% à 1% par an, sauf en Asie et en Europe de l'est où elle progresse encore de 1%. Consolidated Cigar Holdings détient déjà 24% du marché américain, qui représente lui-même 30% de la consommation mondiale de cigares. La Seita a profité du cours déprimé de la société américaine pour la racheter à environ 3 milliards de francs. Quand Tabacalera avait racheté Havatampa, fin 1997, pour devenir à l'époque leader mondial du cigare, son cours de Bourse avait doublé. Cela laisse un beau potentiel d'appréciation pour Seita. Son titre de leader mondial mérite que nous relevions notre objectif de cours à 425 francs (64,8 euros)."

Chiffre d'affaires attendu pour 1998: 19,3 milliards de francs
Bénéfice attendu pour 1998: 860 millions de francs


Les sicav obligataires - 11 janvier 1999

Didier Pruvost, directeur de la gestion obligataire chez Oddo Gestion:
"La baisse des taux d'intérêt a permis aux sicav obligataires d'enregistrer encore une bonne performance en 1998. Il faut se rappeler que quand les taux d'intérêt baissent, le cours des obligations monte. Ainsi, en 1998, le rendement des emprunts d'Etat français a baissé de 5,3% à 3,9%. Mais, au total, les obligations ont rapporté près de 15% sur l'année. Les sicav obligataires, qui sont un peu moins sensibles aux mouvements de taux d'intérêt, ont quant à elles progressé d'un peu plus de 9% en 1998. Aujourd'hui, le rendement des emprunts à dix ans est tombé autour de 3,9%, mais cela ne veut pas dire que les obligations rapporteront 3,9% cette année. Si les taux d'intérêt à long terme descendent entre 3,3% et 3,5% d'ici fin 1999, les sicav obligataires devraient rapporter entre 4% et 6%. Il ne faut pas s'attendre à des merveilles mais l'investissement en obligations à toujours sa place dans un patrimoine diversifié."


Les Bourses internationales - 4 janvier 1999

Peter Harrison, directeur de la gestion chez Fleming Asset Management:
"Les Bourses européennes et américaines ont accompli un rétablissement spectaculaire au cours de ces derniers mois pour finir l'année 1998 sur un gain proche de 30%. Nous observons néanmoins que les perspectives bénéficiaires des sociétés se sont notablement dégradées dans les pays développés depuis six mois. Il faut donc s'attendre à une instabilité persistante des marchés. La seule zone sur-représentée dans nos portefeuilles mondiaux en 1999 sera l'Europe continentale. En effet, cette région bénéficie des restructurations, du souci des entreprises de créer de la valeur pour leurs actionnaires et du déplacement de l'épargne vers les actions. Nous investirons de façon neutre en Grande Bretagne, en Amérique du sud et au Japon, où les performances brillantes de certaines sociétés risquent d'être contrebalancées par un environnement économique turbulent. Nous sous-représenterons les Etats-Unis, où l'expansion s'essouffle, et le bassin Pacifique, où les réformes économiques sont insuffisantes."


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