La Sélection des Analystes > 2 ème Trimestre 1999
Lafarge - 28 juin 1999
Charles-Edouard
Boissy, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"A l'inverse de ses concurrents, Lafarge a diminué sa dépendance
vis à vis du ciment, qui ne représente plus que 57% de son résultat
avant impôts et frais financiers, contre 79% en 1997. L'acquisition de
Redland, pour 18 milliards de francs fin 1997, a représenté une
étape décisive dans la croissance externe du groupe. Redland a
réalisé 41% de la croissance des profits de Lafarge en 1998. La
croissance des résultats à venir aura deux composantes essentielles:
l'optimisation des coûts dans les pays développés, qui réalisent
80% des profits, et la conquête de parts de marché ou de nouvelles
régions dans les nouveaux pays industrialisés, comme en Afrique
du sud en 1998. Les perspectives 1999 restent excellentes, notamment aux Etats-Unis
où l'excédent budgétaire constitue une opportunité
historique car les dépenses publiques financent 45% de la consommation
de ciment. Un objectif de cours de 110 euros (722 francs) prendrait mieux en
compte la bonne orientation de Lafarge."
Chiffre d'affaires 1998
: 64,3 milliards de francs
Bénéfices 1998 : 3 milliards de francs
Crédit Lyonnais - 14 juin 1999
Jean-Baptiste
Bellon, analyste à la Deutsche Bank:
"Nous pensons que la privatisation du Crédit Lyonnais sera une opportunité
attractive pour les investisseurs. Aujourd'hui, la banque a six millions de
clients, dont 4,4 millions de particuliers et 1,5 million d'entreprises. Elle
a une part de marché de 5% à 6% selon les segments et elle possède
7,5% des agences bancaires françaises. Le niveau des bénéfices
net pour 1999 et 2000 nous semble relativement modeste par rapport à
celui des autres banques françaises, avec un bénéfice net
estimé de 300 à 400 millions d'euros (environ 2 milliards à
2,6 milliards de francs). Nous nous attendons à une plus forte croissance
en 2001, avec un bénéfice net de 578 millions d'euros (environ
3,8 milliards de francs). Le profil de risque s'est amélioré avec
la réduction des capitaux alloués aux marchés émergents
et à la banque d'affaires. Sur la base de nos estimations de bénéfices,
la juste valeur du Crédit lyonnais se situerait entre 30 et 35 euros
par action (entre 197 et 230 francs)."
Chiffre d'affaires 1998
: 43,9 milliards de francs
Bénéfice net 1998 : 1,1 milliard de francs
Gaumont - 7 juin 1999
Arnaud
Renard, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"L'annonce du rachat de Pathé par le groupe Vivendi a ravivé
la spéculation sur l'action Gaumont, qui s'est adjugée 8,6% en
une journée. Après cette opération, Gaumont reste l'une
des rares sociétés de production cinématographiques encore
indépendantes. Aujourd'hui, la plupart des sociétés de
production appartiennent à des grands groupes diversifiés, comme
Disney ou Time Warner, ce qui renforce l'intérêt spéculatif
de Gaumont. En cas d'OPA, le catalogue de Gaumont (plus de 3 000 films) pourrait
en effet être valorisé à plus de 100 euros par action (656
francs). Le titre risque de rebaisser si une telle opération n'intervient
pas cet été, mais il devrait remonter à la rentrée,
avec la sortie des nouveaux films. Gaumont réalise plus de la moitié
de son chiffre d'affaires dans l'exploitation des cinémas Gaumont qui
devraient profiter de la sortie, à l'automne, du nouvel épisode
de la Guerre des étoiles et de Jeanne d'Arc, réalisé par
Luc Besson et produit par Gaumont."
Clarins - 1er juin 1999
Pascale
Montagner, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"Le résultat net a progressé de 55,5% en 1998. L'année
a été marquée par une nette amélioration de la rentabilité
dans les cosmétiques qui a permis d'absorber des pertes opérationnelles
dans la couture (Mugler Couture) en raison notamment des crises asiatique et
russe qui ont eu un impact négatif sur les magasins parisiens. L'année
1999 démarre très favorablement. La progression du chiffre d'affaires
ressort à +14,5% dans les soins et à +21,8% dans le maquillage.
La croissance dans les parfums (+6,3%) reste tirée par T.Mugler (+19,6%)
tandis qu'Azzaro devrait bénéficier du lancement de son premier
parfum féminin au second semestre. Le titre bénéficie d'une
regain d'intérêt depuis le début de l'année qui s'explique
en partie par les mouvements de concentration actuels dans le secteur (Gucci).
La famille Courtin possède 64,7% du capital, ce qui exclut l'hypothèse
d'un rachat inamical. En revanche, Clarins reste toujours à l'affût
d'une opportunité de croissance externe."
Chiffre d'affaires 1998
: 4 milliards de francs
Bénéfice 1998 : 250 millions de francs
Michelin - 25 mai 1999
Laurent
Schoutteten, analyste à la société de Bourse Gilbert Dupont:
"En 1998, la production de pneus a atteint un nouveau record aux Etats-Unis,
où Michelin détient une part de marché d'environ 30%. En
Europe occidentale, la production de poids lourds a également fortement
progressé, ce qui a permis au groupe d'accroître ses ventes de
22%. Au total, le groupe a manqué de capacités de production pour
faire face à une demande très supérieure aux prévisions.
Michelin devrait confirmer sa stratégie d'acteur mondial du secteur dans
les années à venir. En 1998, Michelin a concentré ses investissements
sur les pays à fort potentiel de croissance, le Brésil, la Chine,
la Pologne, la Hongrie et la Thaïlande. A terme, le groupe envisage de
réaliser près d'un tiers de ses ventes dans les pays émergents
et au Japon, contre 15% en 1998. Les efforts du groupe pour être plus
flexible et sa stratégie de développement à long terme
rendent le titre attrayant. Nous estimons que l'action Michelin n'a pas encore
épuisé tout son potentiel de hausse."
Chiffre d'affaires 1998
: 81,9 milliards de francs
Bénéfices 1998 : 3,5 milliards de francs
Total - 17 mai 1999
Sue Graham,
analyste chez Merrill Lynch:
"Après avoir obtenu l'accord de l'Union Européenne pour la
création de Total Fina, les deux sociétés peuvent procéder
à leur fusion finale: Total réalise jusqu'au 4 juin une offre
publique d'échange sur les 59% de Petrofina qu'il ne contrôle pas
encore. Les résultats du premier semestre 1999 refléteront déjà
la mise en commun de leurs moyens. Après la fusion, Total Fina table
sur 5,8 milliards de francs d'amélioration des profits grâce à
sa croissance et à ses gains de productivité. Comme dans le cas
de la fusion BP Amoco, Total devrait dépasser les objectifs qu'il s'est
fixé. La principale crainte apparue lors de l'annonce de la fusion était
que Total redevienne moins centré sur l'exploration et la production
que sur des activités moins profitables de raffinage et de pétrochimie.
Ce n'est pas le cas. La croissance de la production de Total attendue pour les
cinq prochaines années reste la meilleure du secteur. Notre objectif
de cours pour l'action Total est repassé à 130 euros (853 francs)
d'ici douze mois."
Chiffre d'affaires 1998
: 162,4 milliards de francs
Bénéfice 1998 : 6,1 milliards de francs
Wall Street - 10 mai 1999
François
Roudet, gestionnaire de la sicav Amérique 2000 à la Compagnie
Financière Edmond de Rothschild:
"Après ses derniers records, la Bourse de New York est chère.
Mais l'économie américaine reste l'une des plus dynamiques du
monde. Même si l'on ne peut pas exclure des turbulences, Wall Street devrait
continuer à monter dans les prochaines années. En fait, assez
peu de valeurs ont profité des récents records. La hausse de 21%
de l'indice Dow Jones depuis le début de l'année a été
tirée par la reprise des valeurs industrielles, comme le groupe d'aluminium
Alcoa. A l'inverse, les groupes pharmaceutiques et les valeurs de technologie
se sont stabilisés après leur flambée de l'an dernier.
L'indice des 500 plus grosses actions américaines n'a ainsi gagné
que 10% depuis le début de l'année. Aujourd'hui, on peut encore
investir sur la Bourse américaine en sélectionnant des sociétés
de grande qualité, comme le groupe de télécommunications
ATT, le géant des logiciels Microsoft, le groupe d'informatique IBM,
la société chimique Dupont de Nemours ou la Bank of New York."
Castorama - 4 mai 1999
Françoise
Wolff, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"Castorama a bénéficié
du redressement général des grandes surfaces de bricolage, dont
les ventes ont progressé de 4,2% en 1998. Le chiffre d'affaires de Castorama
a progressé de 4,4% en France alors que Mr Bricolage, le n·3 français,
a enregistré une progression de 3,7% et que Bricorama, le n·6
du secteur, a vu ses ventes augmenter de 5,7%. Le groupe poursuit la transformation
de ses magasins. La surface de stockage est réduite de 25% au profit
de la surface commerciale, entraînant une progression des ventes de l'ordre
de 15% après transformation. La montée en puissance de Brico Dépôt,
qui représente déjà plus de 10% du chiffre d'affaires du
groupe en France, est également une source de croissance bénéficiaire.
Avec une position de leader européen et de troisième groupe mondial
de distribution de matériel de bricolage, Castorama a une valorisation
trop modeste. Nous maintenons notre objectif de cours de 228 euros (1496 francs)."
Chiffre
d'affaires 1998: 20,2 milliards de francs
Bénéfice 1998: 544 millions de francs
Renault - 26 avril 1999
Pierre
Pery, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle:
"Après Daimler-Chrysler et Ford-Volvo,
l'entrée de Renault dans le capital de Nissan contribue à modifier
le paysage automobile européen et mondial. General Motors et Ford demeurent
incontestablement les plus grands, avec une production de sept à huit
millions de véhicules par an. Mais, avec une production de 4,7 millions
de véhicules par an, Renault-Nissan rejoint le second groupe des principaux
constructeurs automobiles mondiaux, aux côtés de Toyota (5.2 millions
de véhicules), Volkswagen (4,8 millions) et Daimler-Chrysler (4,4 millions).
Nissan offre à Renault l'opportunité de s'implanter sur le marché
japonais, avec 15% du marché, et en Amérique du nord, avec 4%
du marché. En 1998, Renault a par ailleurs poursuivi sa conquête
du marché européen. Sa part de marché est passée
de 9.9% à 11% au premier trimestre 1999. Nous recommandons l'achat de
Renault avec un objectif de cours de 45 euros (295 francs)."
Chiffre
d'affaires 1998: 243.9 milliards de francs
Bénéfice 1998: 8.8 milliards de francs
Alstom - 19 avril 1999
Simon
Street, analyste au Crédit Suisse First Boston:
"La création d'ABB Alstom Power,
le nouveau leader mondial des équipements pour la production d'électricité,
démontre la capacité d'Alstom à participer activement aux
restructurations de son secteur. La vente de son activité turbines à
gaz de grande puissance à l'Américain General Electric et la création
d'une filiale à 50-50 entre le groupe helvético-suédois
Asea Brown Boveri et Alstom sont un enjeu stratégique majeur pour Alstom.
Alstom n'avait qu'une part de marché de 9% alors que le nouveau groupe
ABB Alstom Power contrôle 16% des commandes et 20% des équipements
de production d'électricité déjà en service dans
le monde. ABB Alstom Power devient le leader dans une gamme étendue de
produits, dont les centrales électriques clé en main. Bien que
l'action Alstom se soit fortement redressée ces derniers mois, nous croyons
qu'elle garde un potentiel d'appréciation sur les douze prochains mois."
Chiffre
d'affaires: 93,5 milliards de francs
Bénéfice: 1,9 milliard de francs
L'indice CAC 40 - 12 avril 1999
Gérard
Augustin-Normand, président de Richelieu Finance:
"La Bourse de Paris a renoué avec son record de juillet 1998. L'indice
CAC 40 est repassé un moment au dessus de 4 400 points, avant de marquer
une pause. Cette reprise a trois explications. D'abord la bonne tenue de Wall
Street, qui a battu tous ses records, soutient la tendance des autres marchés.
Ensuite la baisse de l'euro, qui a perdu près de 10% par rapport au dollar
en trois mois, est un bon signe pour les valeurs françaises. Non seulement
un euro plus faible renforce la compétititvité des entreprises
françaises et européennes, mais il rend aussi les actions françaises
moins chères pour les investisseurs américains. Enfin la baisse
des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne, à
2,5% le jeudi 8 avril, donne un coup de pouce à la reprise économique.
Le principal danger pour la Bourse de Paris reste le risque d'une baisse de
Wall Street. Nous conseillons aux épargnants d'investir 50% en actions
et de garder des liquidités pour profiter d'un éventuel repli."
L'OPA de la BNP - 5 avril 1999
Alain
Tchibozo, analyste à la banque CPR :
"Dans l'OPA inamicale de la BNP sur la
Société générale et Paribas, les trois banques sont
convaincues qu'il faut créer une grande banque en France. Quelle que
soit le schéma qui l'emporte, l'action Paribas reste attrayante, car
elle est au coeur des surenchères. Pour ce qui concerne la Société
générale, l'OPA de la BNP montre qu'elle n'est pas certaine de
gagner sa bataille boursière toute seule, ce qui signifie que les actions
Société générale pourraient continuer à faire
l'objet de convoitises. Dans tous les cas, nous recommandons aux investisseurs
de conserver leurs actions Paribas et Société générale.
En revanche, l'action BNP semble moins attrayante, quelle que soit l'issue de
la bataille. En effet, si la BNP réussit son OPA, elle risque d'avoir
beaucoup de mal à digérer l'acquisition des deux banques, ce qui
pèsera sur le cours de son action. Et si elle échoue, nous ne
pensons pas qu'elle fera à son tour l'objet d'une OPA qui doperait la
performance de l'action."