La Sélection des Analystes > 3 ème Trimestre 1998


L'Or-20 septembre 1998

Denis Laplaige, président de MacKay Shields.
"Les cours de la plupart des matières premières sont déprimés et la reprise éventuelle de certaines d'entre elles, comme le pétrole ou l'aluminium, pourrait offrir des opportunités boursières. Mais l'or n'entre pas dans cette catégorie. Contrairement aux autres matières premières, l'équilibre fondamental du marché de l'or est perturbé par des facteurs politiques. Les banques centrales de nombreux pays vendent des parts importantes de leurs réserves d'or de façon imprévisible et sans vraiment se soucier du cours auquel elles les vendent, ce qui déséquilibre totalement le marché. Par ailleurs, la forte demande d'or provenant des pays asiatiques ces dernières années s'est complètement effondrée. L'or ne joue plus son rôle de valeur refuge dans la crise financière actuelle. Nous ne considérons ni les mines d'or ni le métal précieux lui-même comme des investissements intéressants dans cet environnement."


Strafor Facom-14 septembre 1998

Marc Boutellier, analyste à la société de Bourse Gilbert Dupont.
"Après avoir subi de plein fouet le retournement de l'investissement des entreprises entre 1991 et 1993, Strafor Facom s'est progressivement désengagé de ses activités les plus cycliques et les plus consommatrices de capitaux. Le groupe a ainsi procédé à la cession de Bongard, filiale spécialisée dans les fours pour la boulangerie, et de Manoir Industries dans la sidérurgie. Dans le même temps, Strafor Facom a renforcé ses activités stratégiques avec l'acquisition de Waïko (mobilier de bureau), de Mécanobloc et Inside (branche cloisons), de Beissbarth (branche équipement de garage) et d'Italiana Luce (branche luminaires haut de gamme). Ces actions ont permis un redressement avec le retour d'un bénéfice net de 64 millions en 1994, 143 millions en 1995, 206 millions en 1996 et 221 millions en 1997. L'appréciation boursière du titre devrait nettement s'améliorer. Le rattrapage du retard actuel nous conduit à envisager un cours proche de 790 francs."

Chiffre d'affaires 1997: 8,8 milliards de francs
Bénéfice net 1997: 221 millions de francs


La Russie-07 septembre 1998

Ricardo Barbieri, économiste à la banque Morgan Stanley.
"La dévaluation russe s'est transformée en effondrement financier et en crise économique profonde. Tout est allé de travers depuis la dévaluation du mois d'août, du plan de restructuration de la dette publique jusqu'aux mesures de soutien au système bancaire qui ont déclenché une vente massive de roubles. Les épargnants russes et les investisseurs étrangers qui avaient acheté des emprunts du gouvernement russe se retrouvent avec rien ou presque après cette restructuration et l'écroulement du rouble. Les citoyens russes ont perdu toute confiance vis à vis de leur monnaie et de leurs banques, et l'inflation s'accélère. Non seulement le séisme financier russe a été plus fort qu'il ne paraissait à première vue, mais ses retombées économiques dureront des années plutôt que des mois. Cela signifie que, même si l'on estime que l'essentiel du mal financier est fait, la crise économique russe vient seulement de commencer."


Accor-29 août 1998

Christopher Page, analyste à la banque Goldman Sachs :
"Nous réitérons notre recommandation d'achat et notre objectif de cours de 1 800 francs pour l'action Accor après des nouvelles encourageantes pour les hôtels français et américains du groupe. En France, les statistiques pour le mois de juin montrent que la Coupe du Monde a eu un effet d'entraînement positif tandis que le seul segment en croissance aux Etats-Unis est celui de l'hôtellerie économique, où Accor est bien positionné avec sa filiale Motel 6. Par ailleurs, Accor vient aussi d'annoncer l'achat de deux casinos supplémentaires en France, ce qui renforce son objectif stratégique d'en faire une activité complémentaire de son métier principal. Accor cherche en effet à développer ses activités de jeux et de casinos à travers l'Europe et dans les autres régions où le groupe est déjà présent. Nous pensons qu'Accor offre une excellente opportunité pour profiter du redressement de l'hôtellerie européenne et de la consolidation mondiale du secteur."

Chiffre d'affaires 1997 : 31,8 milliards de francs
Bénéfice net 1997 : 1,5 milliards de francs


Philips-21 août 1998

Charles Elliott, analyste à la banque Goldman Sachs :
"L'impact du ralentissement asiatique a été décrit par la direction de Philips comme "très faible". La division électronique grand public, qui avait le plus de chance d'être affectée par les exportations asiatiques bon marché vers l'Europe et les Etats-Unis, a connu une performance étonnamment bonne. Les équipements vidéo ont notamment gagné des parts de marché grâce à une amélioration de l'offre de produits et une meilleure distribution. Un certain affaiblissement a été observé dans les ventes d'appareils domestiques et d'appareils de soins personnels, et les profits de l'activité composants d'écrans de télévision ont baissé sous la pression de la concurrence coréenne, mais ils n'ont pas disparu. Philips semi-conducteurs a enregistré la meilleure performance de toutes les sociétés que nous suivons dans ce secteur au second trimestre, avec une hausse de 12% des ventes et de 25% des profits opérationnels. Nous maintenons notre prévision de bénéfices pour 1999 et réitérons notre recommandation d'achat."

Chiffre d'affaires 1997 : 76,5 milliards de guilders
Bénéfice net 1997 : 5,7 milliards de guilders


Rhône-Poulenc-16 août 1998

Mark Tracey, analyste à la Banque Goldman Sachs :
"Rhône-Poulenc a entrepris de nombreux changements structurels depuis l'an dernier, incluant le rachat des actions de sa filiale pharmaceutique Rorer restant dans le public, la création du joint-venture Merial, avec Merck dans la santé animale, une augmentation de capital de 7 milliards de francs et la cession de plusieurs actifs dont la cotation en Bourse de 32% du capital de sa filiale chimique Rhodia. Nous retenons l'action Rhône-Poulenc dans notre liste de recommandations d'achat et augmentons nos prévisions de bénéfices compte tenu des bons résultats du premier semestre. Notre recommandation d'achat reflète le recentrage du groupe sur les sciences de la vie et sa plus grande transparence suite à l'introduction en Bourse de Rhodia. La crise asiatique a eu peu d'impact, réduisant les ventes dans cette région de seulement 1,5% et la direction a dit qu'elle maintenait son objectif de 20% de croissance des bénéfices par action pour cette année."

Chiffre d'affaires 1997 : 90 milliards de francs
Bénéfice net 1997 (hors exceptionnel) : +3,4 milliards de francs
Le résultat net comptable était officiellement en perte de 5 milliards


Sanofi-06 août 1998

Mark Tracey, analyste à la banque Goldman Sachs :
"Nous avons réduit nos prévisions de bénéfices pour Sanofi à 2,13 milliards de francs pour 1998 et à 2,71 milliards de francs pour 1999 en raison de l'augmentation des frais de marketing prévue pour 1998 et 1999. L'impact de ces coûts illustre le potentiel d'amélioration des marges qui devrait avoir lieu quand les nouveaux médicaments cardio-vasculaires Avapro et Plavix commenceront à dégager des bénéfices. Nous prévoyons une croissance annuelle moyenne des profits de Sanofi de 19% sur la période 1998-2003 tout en reconnaissant que 1998 restera une année de transition. Après un parcours qui a des chances d'être ennuyeux jusqu'à la fin du troisième trimestre nous croyons que le cours de Sanofi devrait prendre de l'élan. La valorisation de Sanofi ne reflète pas ses perspectives de très forte croissance à long terme. Nous continuons de recommander Sanofi dans notre liste de valeurs européennes avec un objectif de cours de 790 francs."

Chiffre d'affaires 1997: 25,7 milliards de francs
Bénéfice net 1997: 1,9 milliards de francs


La Bourse européenne-20 juillet 1998

Peter Handley, directeur de la stratégie actions internationales chez Barclays Global Investors :
"L'avènement de l'euro et la création des nouveaux indices d'actions européennes illustrent plusieurs tendances importantes pour les épargnants. La première est que les onze pays constituant l'union monétaire ne font plus qu'un marché financier unique, où tous les titres sont libellés dans la même monnaie et font partie d'un espace économique devenu très homogène. Les nouveaux indices européens doivent progressivement remplacer les indices nationaux, par exemple l'indice CAC 40, comme référence des performances boursières locales. Les épargnants doivent donc redistribuer leurs portefeuilles sur l'ensemble des Bourses européennes mais aussi envisager d'autres diversifications internationales. Les Bourses de l'union monétaire seront en effet de plus en plus similaires et il faudra investir dans d'autres pays, notamment dans les marchés émergents, pour lisser les performances de ses placements."


L'Oréal-11 juillet 1998

Jacques-Franck Dossin, analyste à la banque américaine Goldman Sachs :
"Pour
l'Oréal, l'année 1998 a bien commencé, avec une augmentation de 13,6% de ses ventes au premier trimestre et un redémarrage de la consommation européenne, qui représente plus de 60% de ses ventes. L'Oréal a indiqué que son bénéfice net devrait connaître une croissance à deux chiffres en 1998, pour la treizième année consécutive. Au premier trimestre 1998, ses ventes de cosmétiques ont progressé de 9,8% en Europe et de 12,3% aux USA. L'Oréal est relativement peu affecté par la crise asiatique car l'Asie ne représente que 6% de ses ventes. La société a réussi à croître pratiquement 50% plus vite que le secteur des cosmétiques dans son ensemble. Nous pensons que cette croissance devrait se poursuivre parce qu'il lui reste encore beaucoup de marchés à développer et parce que le vieillissement de la population aide la vente des produits de beauté. Nous maintenons notre objectif de cours de 3250 francs par action."

Chiffre d'affaires 1997 : 69,12 milliards de francs
Bénéfice net 1997 : 3,95 milliards de francs


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