La Sélection des Analystes > 4 ème Trimestre 1998
L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris-28 décembre 1998
Michel
Perrin, directeur de Cardif Asset Management
"1998 a été une année de contraste. L'indice CAC 40
s'est envolé de 47% entre janvier et juillet avant de reperdre pratiquement
tous ses gains pendant l'été. Finalement, l'année se termine
sur une hausse proche de 30%. Cette performance laisse un marge de progression
pour 1999. La croissance économique devrait certes ralentir, mais l'inflation
est maîtrisée et les taux d'intérêt devraient rester
bas, ce qui soutiendra la Bourse. L'arrivée de l'euro peut amener des
bonnes surprises, notamment un afflux d'investisseurs étrangers à
la Bourse de Paris. Le début d'année devrait être assez
satisfaisant mais le second semestre sera plus imprévisible en raison
des incertitudes internationales, notamment au Japon et en Asie. Nous pensons
que les fusions et les rapprochements d'entreprises vont aussi continuer en
1999 dans de nombreux secteurs, notamment la distribution, la banque, le pétrole,
la pharmacie ou la chimie."
Carrefour-14 décembre 1998
Guy Francheteau,
analyste à la société de Bourse Pinatton
"Les performances exceptionnelles d'octobre et de novembre permettent
à Carrefour de rattraper du terrain. La super-promotion des 35 ans d'anniversaire
a eu un effet très fort dans les seize pays où Carrefour est implanté.
Daniel Bernard, le président du groupe, a maintenu sa prévision
d'une croissance du résultat net courant équivalente à
celle du chiffre d'affaires. Compte tenu du bon niveau de la consommation en
France en fin d'année, nous avons retenu une croissance de 9,1% du résultat
net courant en 1998. Nous avons révisé notre prévision
de croissance à +12,5% en 1999, pour tenir compte de la baisse du dollar,
mais nous maintenons notre anticipation d'une forte croissance de 24,2% en l'an
2000. Avec 57% de son activité en Europe, Carrefour a aussi les moyens
de bénéficier de l'arrivée de l'euro. Nous retenons un
nouvel objectif de cours à moyen terme de 5 000 francs et maintenons
l'action Carrefour dans notre liste de valeurs recommandées."
Chiffre
d'affaires attendu en 1998: 182 milliards de francs
Bénéfice net attendu en 1998: 4,6 milliards de francs
Suez-Lyonnaise-06 décembre 1998
Lionel
Parisot, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle
"Suez était un conglomérat dont les activités allaient
de la finance à l'industrie en passant par l'immobilier. La fusion avec
Lyonnaise des Eaux a permis au groupe de se focaliser sur les services collectifs
(électricité, eau, propreté et communication). Lyonnaise
des Eaux approvisionne plus de 73 millions de personnes en eau potable dans
plus de trente pays. L'international représente déjà 55%
du chiffre d'affaires de cette activité. Le marché mondial de
l'électricité est en pleine mutation. Tractebel, filiale à
50,7%, est devenu le leader privé de l'électricité dans
le monde. Dans le pôle communication, Suez-Lyonnaise intervient à
trois niveaux: le câble, avec 460 000 abonnés; TPS, avec 420 000
abonnés; et M6, filiale à 34%. La visibilité sur les résultats
et l'important trésor de guerre réinvesti dans des marchés
porteurs sont les principaux attraits du groupe. Notre objectif de cours pour
l'action Suez-Lyonnaise est de 1 410 francs à la fin 1999."
Chiffre
d'affaires 1997: 190 milliards de francs
Bénéfices 1997: 4 milliards de francs
Promodès-30 novembre 1998
Guy Francheteau,
analyste à la société de Bourse Pinatton
"Promodès va mettre à profit ses positions uniques en Europe
pour être le principal bénéficiaire de la mise en place
de l'euro. Selon les pays, déjà 15% à 20% des approvisionnement
sont négociés par les deux centrales d'achat européennes
du groupe. Il est difficile d'évaluer à quel niveau pourrait être
porté ce pourcentage en l'an 2005. Mais il est clair qu'il sera sensiblement
plus élevé. L'interconnexion des quatre réseaux logistiques
de Promodès en France, en Espagne, en Belgique et en Italie, va faciliter
la négociation européenne unique avec les multinationales de produits
de grande consommation. L'enjeu est colossal. Procter & Gamble pourrait
vendre les mêmes couches Pampers de Lisbonne à Copenhague. Coca
Cola ne recherche pas l'harmonisation : le coca français est deux fois
plus cher qu'en Espagne. La valorisation de Promodès reste en retard
par rapport à son chiffre d'affaires. Le titre est recommandé
avec un objectif de cours de 4 000 francs."
Chiffre
d'affaires 1997: 110,7 milliards de francs
Bénéfices 1997: 1,6 milliard de francs
La pharmacie-23 novembre 1998
Charlotte
Dupont, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle:
"Pour faire face à l'accroissement des dépenses de santé,
l'industrie pharmaceutique devra verser 1,5 milliard de francs à l'Etat
et les pharmaciens pourront délivrer des médicaments génériques,
équivalents aux médicaments prescrits, vendus 30% moins chers.
Cet environnement pharmaceutique reste marqué par les pressions sur les
prix, l'augmentation de la recherche ainsi que les mouvements de concentration.
Les rumeurs de rapprochement reprennent, cette fois-ci entre Rhône-Poulenc
et Hoechst d'un côté et entre Sanofi et Synthélabo de l'autre.
Ces rumeurs alimentent la hausse des titres. Nous maintenons notre recommandation
positive sur le secteur. Rhône-Poulenc (achat spéculatif) a publié
des résultats meilleurs que prévu mais le manque de visibilité
persiste. Synthélabo (achat) a revu en baisse son objectif de croissance
mais reste confiant pour 1999. Sanofi, que nous privilégions à
Synthélabo, maintient son objectif de croissance des bénéfices
de 10% cette année."
Peugeot-15 novembre 1998
Laurent
Schoutteten, analyste à la société de Bourse Gilbert Dupont:
"Le résultat de Peugeot au premier semestre 1998 a été très supérieur
à celui de la même période de 1997 grâce à
la bonne tenue du marché automobile européen et à une accélération
de la réduction des coûts. Le marché européen des
véhicules particuliers et des véhicules utilitaires légers
a progressé de 7,6% au premier semestre et les immatriculations du groupe
Peugeot S.A. ont augmenté de 12,3% au cours de cette période.
dans l'immédiat, le lancement de la 206 le 10 septembre 1998 doit à
la marque Peugeot de récupérer des parts de marché perdues
ces dernières années. Pour l'ensemble de l'année 1998 nous
attendons un chiffre d'affaires de 227,2 milliards de francs, en hausse de 22%.
Les perspectives de croissance des résultats nous semblent mieux assurées
qu'autrefois et le groupe Peugeot figure parmi les constructeurs automobiles
les moins chers d'Europe. Le titre nous semble attrayant pour des investisseurs
prêts à jouer une valeur sensible à la conjoncture économique."
Chiffre
d'affaires attendu en 1998: 227 milliards de francs
Bénéfice net attendu en 1998: 4,5 milliards de francs
France Télécom-06 novembre 1998
Antoine
Nodet, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"Les résultats de France
Télécom sont conformes à nos
prévisions. Le chiffre d'affaires du premier semestre est en progression
de 3,5%, à 77,9 milliards de francs et le résultat net consolidé
s'élève à 7,6 milliards de francs. La croissance du trafic
téléphonique s'accélère puisqu'elle est de 8,9%
en 1998 contre 6,6% pour l'ensemble de l'année 1997. Le développement
très rapide des téléphones mobiles permet aussi de multiplier
les opportunités d'appels. Dans un marché incertain, France Télécom
est l'exemple type de la valeur défensive. L'activité est essentiellement
réalisée en France et est peu sensible à la conjoncture
économique incertaine dans de nombreux pays. Sur le plan boursier, le
titre est incontournable car il représente 12% de l'indice CAC 40 de
la Bourse de Paris. Nous recommandons l'achat d'actions France Télécom
aux environs de 375 francs avec un objectif de cours entre 450 et 500 francs."
Chiffre
d'affaires 1997: 156,7 milliards de francs
Bénéfice net 1997: 15 milliards de francs
BNP-02 novembre 1998
Alain
Dupuis, analyste à la société de Bourse Pinatton:
"La BNP n'a pas déçu pour ses résultats semestriels,
en hausse de 25% à près de 3,8 milliards de francs. La BNP enregistre,
et de loin, la meilleure progression du secteur. Alors que le CCF et la Société
générale affichent des croissances de revenus inférieures,
la BNP enregistre la plus faible progression des coûts. L'exposition du
groupe aux risques internationaux n'est pas négligeable et il n'a pas
échappé à la nécessité de renforcer ses provisions
sur l'Asie et la Russie. Cependant, la comparaison est favorable avec le Crédit
lyonnais ou la Société générale, qui ont des engagements
sept à huit fois supérieurs en Russie. Comme les autres valeurs
bancaires, la BNP pourrait connaître une forte volatilité à
court terme. Mais les banques françaises ont déjà fait
preuve d'une extrême prudence pour leurs résultats du second semestre.
Dans le cadre d'un environnement stabilisé, c'est à dire sans
nouvelle crise majeure, l'évaluation du titre ressort à 470 francs
par action."
Chiffre
d'affaires 1997 : 44 milliards de francs
Bénéfice net 1997 : 6 milliards de francs
Alcatel-26 octobre 1998
André
Chassagnol, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle:
"Contrairement à ce que l'on avait pu penser après le choc
de ses résultats semestriels, Alcatel n'est pas le seul groupe à subir un ralentissement. La
crise asiatique pèse plus que prévu sur les commandes de cette
partie du monde. Il est vrai que lorsqu'on a du mal à résoudre
le problème de l'approvisionnement en vivres, le téléphone
représente davantage un luxe qu'un moyen d'accélérer la
croissance économique. La dérégulation en Europe a aussi
entraîné un ralentissement des investissements des anciens opérateurs
nationaux. Les plus touchés sont les groupes dont les ventes d'équipements
de communication et de réseaux filaires sont l'activité principale,
soit Alcatel, Nortel et Siemens. Ces ralentissements devraient être provisoires,
principalement en Europe. La téléphonie mobile donne néanmoins
des raisons d'espérer, de même que la convergence entre les réseaux
publics et le trafic de données sur Internet. L'action Alcatel devrait
avoir un cours objectif de 700 francs."
Chiffre
d'affaires 1997: 186 milliards de francs
Bénéfice net 1997: 4,7 milliards de francs
Elf Aquitaine-19 octobre 1998
Sue
Graham, analyste à la banque Merrill Lynch:
"Elf a réduit ses prévisions de prix du pétrole
de 1,5 dollar, à 15 dollars par baril. Elf affronte une période
transitoire dans laquelle elle devra se battre pour garder une production stable.
Mais selon nos estimations, les réductions de coûts cumulées
ont maintenant rapporté environ 9,5 milliards de francs et pourraient
encore atteindre 4 ou 5 milliards de francs entre 1998 et 2000. Elf est remarquable
pour ses réductions de coût majeures tant sur le plan de la production
que du raffinage, dont les coûts ont respectivement déclinés
de 60% et 45% depuis 1992. Elf a ainsi bénéficié du second
coût de production le plus bas du monde en 1997 derrière British
Petroleum. Mis à part cette transformation, Elf n'est pas immunisée
contre l'environnement que traverse l'industrie pétrolière et
ses profits restent vulnérables sur les 18 mois qui viennent. Elf a un
potentiel de revalorisation majeure. Sur un horizon de trois ans nous n'hésitons
pas à considérer que le cours de l'action devrait doubler."
Chiffre
d'affaires 1997: 254,3 milliards de francs
Bénéfices 1997: 10,2 milliards de francs
Hermès-12 octobre 1998
Charlotte
Dupont, analyste à la société de Bourse Meeschaert-Rousselle:
"Après le publication d'une hausse du chiffre d'affaires de 7,4%
et d'une progression des profits de 16% au premiers semestre nous confirmons
notre recommandation d'achat de l'action Hermès avec un objectif de cours
de 465 francs. L'excellente performance réalisée au premier semestre
ne se reproduira pas sur la seconde partie de l'année. La croissance
de l'activité et des résultats sera moins forte qu'en 1997. Cependant,
malgré la relative prudence du groupe et le manque de visibilité
à court terme sur l'Asie, nous sommes confiants dans la capacité
de résistance de la société face à la crise. Hermès
poursuit son développement grâce au doublement des capacités
de production du cuir, qui représente 25,1% du chiffre d'affaires, et
au renforcement des lignes de produits dans d'autres métiers, comme la
bijouterie. Le second semestre verra l'ouverture de trois nouveaux magasins
à Atlanta, Las Vegas et Buenos Aires. Deux autres ouvriront à
Tokyo et à New York en l'an 2000."
L'indice CAC 40-05 octobre 1998
Roland
Gagnon, analyste à CDC Bourse:
"Au cours des six premiers mois de l'année, l'indice CAC 40 a progressé
de 40%. L'été a été moins favorable aux actions
en raison de la contagion des turbulences asiatiques à l'ensemble des
autres marchés émergents. L'instabilité politique qui s'est
révélée de plus en plus forte a remis en cause toutes les
certitudes des investisseurs sur la vigueur et la pérennité de
la croissance européenne. La reprise de la croissance française
s'est poursuivie au premier semestre 1998 en raison du redémarrage de
la demande intérieure. Globalement, la croissance en France, comme en
Europe, devrait être de l'ordre de 2,5% en 1999. Les prévisions
d'une hausse des bénéfices de 16,6% l'an prochain apparaissent
toujours accessibles. Plus qu'un signal d'achat, la baisse depuis cet été
est le reflet du désarroi des investisseurs. Compte tenu de nos prévisions
économiques, l'indice CAC 40 devrait valoir 4400 points et garder une
marge confortable de progression en 1999."