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Rédigé le 22 novembre 1996 |
Alain
Dromer
42 ans, Polytechnique, ENSAE
Premier poste : Ministère de l'économie
Poste actuel : Président de CCF Asset Management et membre du Comité
Consultatif de la Gestion (autorité de contrôle professionnelle
des métiers de gestion d'actifs créée par la loi du 2 juillet
96 pour la mise en oeuvre de la Directive Services en Investissements).
Signe particulier : analyse les problèmes avec une méthode matricielle,
typiquement X (note de l'auteur ;-)
Bon élève
Après un parcours sans faute au ministère des finances et à
la direction du Trésor, Alain Dromer a définitivement trouvé
sa voie dans l'industrie financière. Appelé au CCF en 1991 par
René de la Serre et Michel Pébereau, il a donné aux activités
de gestion de la banque une dimension professionnelle et internationale unanimement
reconnue. Alors que la part de marché du CCF n'est que de 1% dans les
activités bancaires classiques ou l'assurance-vie, il revendique 3% du
marché des sicav et fonds communs de placements et 15% de l'épargne
salariale. Au delà de ce succès commercial, Alain Dromer a aussi
été un des acteurs principaux de la modernisation de l'industrie
française de la gestion d'actifs. En prenant très tôt conscience
de la nécessité d'adapter ce métier aux demandes de plus
en plus exigeantes des investisseurs et des fonds de pension étrangers,
il a organisé la filialisation de CCF-Gestion au début de 1996
et son développement international. CCF-Gestion vient à ce titre
de créer une joint venture avec Mellon Bank, une des plus grosses sociétés
américaines de gestion avec 225 milliards de dollars d'actifs. Le CCF
est aussi le plus gros gestionnaire étranger au Brésil, avec 5
milliards de dollars d'actifs.
Ses
idées sur le management
Pour Alain Dromer, la professionnalisation de la gestion passe par une plus
grande spécialisation des acteurs et un recours plus systématique
à la sous-traitance. Il a plaidé pour cette théorie au
sein des groupes de travail de la profession qui ont abouti à la création
du Conseil Consultatif de la Gestion dont il a été nommé
membre titulaire par un arrêté du ministère des finances
le 10 novembre dernier.
Il pense que les états majors des grandes sociétés ont du mal à bouger en France par manque d'information. Ce qui l'a fait bouger, lui, c'est la pression commerciale des clients étrangers. Il pense qu'elle n'est pas encore très développée en France. Mais même quand les clients se montrent exigeants, ils ne sont pas toujours entendus, à cause d'une trop forte centralisation qui freine la remontée de l'information.
Il aimerait que les entreprises françaises aient davantage de capacité à récompenser l'initiative et le risque. Aujourd'hui, il y a trop de facteurs qui conduisent à préférer l'absence de risque alors que plein de gens ont envie de faire des choses et pourraient générer des idées. L'audace n'est pas suffisamment encouragée et rémunérée.