Profitez de votre situation familiale pour réduire vos impôts et mettre de l'argent de côté
A trente ou trente-cinq ans, on ne roule pas sur l'or. Et pourtant, c'est à cet âge que l'on connaît la plus forte progression de ses dépenses. D'abord il faut s'installer dans la vie, prendre son indépendance, acheter une voiture, se loger et s'équiper de toute une panoplie d'appareils électroménagers sans pour autant se priver de sorties ni de vacances. Avec l'arrivée d'un enfant, ce sont encore d'autres factures qui s'accumulent et il devient de plus en plus dur d'échapper à l'engrenage des fins de mois difficiles. D'autant qu'avec le ralentissement de l'activité économique, les augmentations de salaires se font de plus en plus rares. La meilleure solution pour voir un jour le bout du tunnel serait de mettre un peu d'argent de côté, mais ce n'est pas facile si on s'y prend au dernier moment. Il faut donc anticiper l'envolée des dépenses tant que vous en avez encore les moyens en profitant au maximum de toutes les possibilités qui vous sont offertes.

Faites fructifier ces économies et achetez votre logement pour épargner sans y penser
Au-delà du plaisir d'être propriétaire, acheter votre logement est une bonne stratégie pour commencer à épargner sans y penser. Au départ, les mensualités de crédit alourdiront votre budget. Mais vous serez à l'abri des augmentations de loyers. Et quand vous aurez fini de rembourser, vous serez logé gratuitement, ce qui vous procurera un véritable ballon d'oxygène dans votre budget mensuel.

Ensuite, vous pouvez aussi optimiser votre situation familiale en vous mariant. Plus l'écart entre vos deux salaires est important, plus le passage devant monsieur le Maire réduira la facture que vous devez régler chaque année aux impôts. Par exemple, si l'un de vous deux gagne 375 000 francs par an et l'autre seulement 75 000 francs, vous économiserez 12 800 francs d'impôts par an en déclarant vos revenus en commun. Vous pouvez bénéficier du même avantage avec un Pacs, mais seulement trois ans après l'avoir signé. Avec le mariage, l'économie est immédiate et elle est même encore plus intéressante l'année où vous vous mariez, à condition de bien choisir la date, entre mai et juillet, selon l'écart entre vos deux revenus.

Profitez des allégements fiscaux pour améliorer vos revenus futurs
Si vous voulez avoir une plus grande liberté financière au moment où vous en aurez réellement besoin, le plus sage serait de profiter de ces allégements fiscaux pour commencer à mettre un peu d'argent de côté. En dehors des impôts, vous pouvez également faire des économies en cherchant les solutions les plus intéressantes dans d'autres domaines, comme les assurances, les transports ou même les communications téléphoniques. Sans réduire votre train de vie, vous pourrez ainsi diminuer vos dépenses de plusieurs centaines voire plusieurs milliers de francs par an.

En plaçant ces économies judicieusement, vous pourriez disposer de ressources complémentaires plus importantes dans quelques années. Si vous êtes déjà propriétaire de votre logement, la meilleure stratégie pour doper vos futurs revenus consiste à miser sur les dividendes des actions françaises en profitant de la fiscalité très avantageuse du Plan d'épargne en actions. «Actuellement les épargnants ont peu d'alternatives, estime Marie-Thérèse Baillargeon, gérante de la Sicav Actions Rendement chez Ecofi Gestion. Le rendement des actions est au plus haut depuis trente ans par rapport à celui des obligations dont le potentiel est limité par l'accroissement des déficits budgétaires.» Bien sûr, la Bourse est un placement risqué. Mais les dividendes sont des revenus financiers tangibles sur lesquels on peut compter. «Les dividendes sont plus stables que les résultats des entreprises, rappelle Jean-Charles Mériaux, gérant de la Sicav Tricolore Rendement, à la Compagnie Financière Edmond de Rothschild. Même dans des périodes de forte chute des profits, comme entre 1990 et 1993, la plupart des sociétés ont maintenu leurs dividendes.»

Compte tenu de la dégringolade boursière, les dividendes de certaines actions procurent aujourd'hui des rendements supérieurs à 10%. Un taux à deux chiffres dont on n'osait plus rêver depuis longtemps ! Mais attention, car avant de vous précipiter il faut vérifier que les sociétés concernées n'ont pas des difficultés financières qui pourraient remettre en question ces rendements mirobolants. Pensez aussi à répartir vos investissements entre au moins cinq ou dix actions différentes pour réduire les risques. En effet, les titres qui distribuent des dividendes élevés ne sont pas toujours très dynamiques. Esso a ainsi régulièrement distribué de bons dividendes, mais son cours évolue pratiquement dans la même fourchette depuis quinze ans. En interrogeant les gestionnaires spécialisés dans ce domaine, nous avons établi une sélection de dix actions à revenus élevés (lire tableau: "Dix actions à dividendes élevés"). Mais si vous voulez éviter les tracas de la gestion d'un portefeuille en direct, mieux vaut investir directement dans les fonds d'actions à dividendes élevés de notre sélection (lire tableau: "Cinq fonds d'actions à dividendes élevés").

Faites fructifier vos dividendes sur un PEA
Si vous commencez à épargner pour vous préparer des revenus complémentaires d'ici cinq à huit ans, achetez vos actions à rendements élevés dans le cadre d'un Plan d'épargne en actions. Fiscalement, c'est très avantageux car vos gains ne subiront que 10% de taxes au moment des retraits. Et rien avant. Surtout, cela vous permettra de mieux faire fructifier les dividendes perçus car l'administration fiscale versera chaque année sur votre Plan d'épargne en actions un avoir fiscal correspondant à 50% des dividendes nets que vous aurez touchés. Si vous ne pouvez pas vous permettre de prendre de risques avec les actions, pensez aux obligations convertibles (lire sélections : "Cinq obligations convertibles à revenus élevés" et "Cinq sicav à revenus réguliers"). «Compte tenu des turbulences actuelles, c'est un des placements les plus intéressants pour les particuliers qui ont besoin de revenus», estime Christine Delagrave, gestionnaire de la Sicav Top Trimestriel de CPR Gestion. Ces titres à rendement et capital garantis réservent en effet de bonnes surprises car ils rapporteront plus que prévu en cas de forte reprise boursière au cours des prochaines années.

Gilles Pouzin