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Rédigé
le 01 novembre 1999 |
Grâce à la reprise,
les locataires sont plus solvables et acceptent de payer leur logement plus
cher. Mais les loyers ne suivent pas la hausse des prix de l'immobilier.
Après la flambée des mètres carrés, serait-ce au tour des loyers? Peut-être. Selon la dernière enquête de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) les loyers des appartements ont, en effet, progressé de 4% en un an. Si ces chiffres sont les plus récents, ils ne donnent pourtant qu'une idée partielle de ce qui se passe réellement sur le marché des loyers. Avec sa base de données de 40.000 références, l'enquête annuelle de l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (Olap) apporte un éclairage plus complet sur la rentabilité de l'immobilier locatif. "Après plusieurs années de stagnation, nous observons bien une reprise, commente Brigitte Joussellin, directrice des enquêtes de l'Olap. Mais il n'y a pas d'emballement." Selon les statistiques de l'Olap, les loyers des appartements remis en location avaient effectivement reculé de 2,7% entre janvier 1993 et janvier 1997. Après un premier rebond en 1998, les loyers ont poursuivi leur redressement au dernier pointage de l'Olap, début 1999. Lire encadré "Comment les loyers augmentent".
Certains
loyers baissent encor.
Si la tendance est à la reprise, cette dernière recouvre des
situations très variées. La hausse observée par la Fnaim
reflète notamment la qualité des logements qu'elle gère.
Selon ses statistiques, le loyer moyen des appartements parisiens s'établit
à 94 francs du mètre carré et par mois, ce qui revient
à 4 230 francs pour 45 mètres carrés. Tous les loyers ne
suivent pas cette tendance. Selon l'Olap, les propriétaires qui louent
trop cher doivent baisser leurs prix pour retrouver des locataires. Ainsi, 28,5%
des appartements remis en location à Paris l'an dernier ont vu leur loyer
diminuer de 8,6% en moyenne. Mais le loyer n'est qu'un des éléments
qui déterminent l'intérêt d'un investissement locatif. Voir
tableau "La rentabilité des
loyers parisiens".
Des rentabilités
très variables
Pour évaluer la rentabilité locative d'un appartement, les
propriétaires comparent généralement les loyers au prix
de l'immobilier (voir ci-dessus). Par exemple, dans le XVIe arrondissement,
où les appartements se louent en moyenne à 100 francs du mètre
carré par mois (1 200 francs par an) et où les appartements se
vendent en général 20 449 francs du mètre carré,
la rentabilité locative brute est en moyenne de 5,9% (soit 1 200 / 20.449).
Le rendement locatif net est pourtant bien plus faible une fois déduits
les impôts et les charges d'entretien de l'appartement. Ensuite, il faut
tenir compte de la fiabilité des locataires. Si l'investissement locatif
semble plus rentable dans le XXe arrondissement (8,8%), le résultat net
est en réalité bien plus aléatoire que dans les beaux immeubles
de l'Ouest parisien. En effet, les locataires des quartiers populaires éprouvent
parfois des difficultés à payer leur loyer. Et les appartements
peuvent rester inoccupés plusieurs mois entre deux locations. De quoi
désamorcer toute flambée des loyers.
1 - Lorsque l'on met un bien en location, on peut le louer à n'importe
quel prix. Mais si c'est trop cher, aucun locataire n'en voudra...
2 - En cours de location, le propriétaire peut augmenter son loyer
tous les ans à la date d'anniversaire de l'arrivée du locataire.
Cette hausse ne peut dépasser celle de l'indice du coût de la construction.
Pour la calculer, reportez-vous à la formule ci-dessous : afin d'éviter
les à-coups, on compare en fait la moyenne des quatre derniers indices
(a) à la moyenne des quatre indices des douze mois précédents
(b).
3 - Enfin, si un loyer est très inférieur à ceux
du quartier, le propriétaire peut le réévaluer partiellement
en lissant son augmentation sur trois ans.
* Indice Insee du
coût de la construction (baux d'habitation) : 1 065 = a
* Évolution annuelle par rapport à l'indice du 1er trimestre 1998
(1 063,25 = b) : + 0,16%
-> Pour calculer le nouveau loyer : ancien loyer x 1 065 / 1 063,25
La rentabilité des loyers parisiens
Les
loyers ne sont qu'un aspect de la rentabilité de l'immobilier.
Le rendement réel est fortement réduit par les frais,
les impôts, les périodes d'inoccupation et les impayés.
* Pour calculer le taux de rentabilité, nous avons rapporté le loyer moyen par mètre carré des deux pièces remis en location depuis un an au prix de vente moyen au mètre carré des appartements anciens vendus au 1er trimestre 1999. |