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Rédigé
le 01 novembre 2001 |
La protection sociale est souvent bien moins efficace que ne le croient
généralement les Français Prenez toutes les mesures de précaution pour faire
face aux problèmes financiers qui aggravent ces situations. Qu'il
s'agisse d'un licenciement ou d'un accident, on n'est jamais à l'abri d'un coup
dur entraînant une perte de revenus importante. «Beaucoup de Français croient
pouvoir compter sur un bon niveau d'allocations, constate l'expert en prévoyance
d'un grand réseau bancaire. Mais ils sont souvent trop optimistes.» Dans la
réalité, les protections sont de moins en moins bonnes. Le chômage est une des
difficultés contre lesquelles les salariés sont les mieux protégés. Les indemnités
versées par les Assedic représentent 57,4% du salaire brut et, en signant un
Plan de retour à l'emploi (Pare), elles sont maintenues deux ans et demi si
vous avez travaillé 14 mois au cours des deux dernières années. En outre, ces
indemnités ne subissent que 8,46% de prélèvements sociaux, au lieu des 20% qui
amputent les salaires. Du coup, les indemnités de chômage nettes représentent
les deux tiers du salaire net.
Essayez
de placer un an de dépenses en réserve de sécurité sans risque
Les allocations
sont malheureusement moins protectrices en cas de longue maladie ou d'invalidité
avec incapacité de travailler. Les pensions sont alors équivalentes à la moitié
du salaire, mais limitées à 50% du plafond de la Sécurité sociale, soit 7 475
francs par mois. Ceux qui perçoivent un salaire supérieur à 15 000 francs voient
donc leurs revenus plonger de plus de 50% en cas de maladie (lire le tableau
récapitulatif: "Principales allocations en cas de
coup dur"). La situation est encore pire pour les travailleurs indépendants,
commerçants, artisans ou professions libérales qui sont encore moins protégés.
Pour faire face à une chute de ses revenus, la stratégie la plus prudente consiste à prendre une assurance. Les propriétaires en souscrivent systématiquement avec leur prêt immobilier. En cas de décès ou d'invalidité, cette assurance prend en charge le remboursement des mensualités, ce qui permet de réduire les difficultés financières qui s'ajoutent aux drames personnels. D'autres assurances couvrent des difficultés passagères, comme Ponctualys Relais Revenus, de La Poste. Ce contrat, destiné aux salariés travaillant depuis plus de 18 mois, permet de toucher un complément de ressources pendant un an en cas de perte de revenus de 30% ou plus à la suite d'un licenciement économique ou d'une incapacité de travail. L'indemnité mensuelle est de 150 euros (984 francs) pour une cotisation de 12 euros (79 francs), 450 euros (2 952 francs) pour des versements de 26 euros (171 francs) et 750 euros (4 920 francs) avec l'option la plus protectrice à 40 euros par mois (263 francs). Ce type d'assurance est indiqué pour les salariés de start-up ou d'entreprises en restructuration.
Si vous le pouvez, il est aussi conseillé de conserver une à deux années de dépenses courantes en réserve de sécurité, gérées de façon prudente. Les comptes sur livrets sont adaptés à ce besoin (lire le tableau: "Les taux des principaux livrets d'épargne"). Enfin, il peut être judicieux de donner des procurations bancaires ou notariales aux membres de votre famille en qui vous avez confiance pour qu'ils puissent parer au plus pressé (cette solution ne semble pas valable pour un retrait sur une assurance vie), par exemple si vous êtes dans le coma après un accident.
Gilles PouzinPrincipales allocations en cas de coup dur
Type de coup dur |
Allocations de la Sécurité Sociale ou des Assedic |
Chômage pour un salarié |
57,4% du salaire brut (environ 2/3 du salaire net) |
Arrêt de travail pour maladie |
50% du salaire, maximum 7 475 F/mois |
Invalidité permettant de travailler |
30% du salaire, maximum 4 485 F/mois |
Invalidité et incapacité de travailler |
50% du salaire, maximum 7 475 F/mois |
Invalidité totale avec dépendance |
50% du salaire + aide, maximum 13 356 F/mois |
Accident du travail avec incapacité |
Variable selon le type et le taux d'incapacité |
Source: Gilles Pouzin / Assedic / SécuritéSociale / La Poste |