Dans bien des cas, investir en Bourse par l’intermédiaire de sicav est bien plus pratique que de gérer soi-même des achats d’actions en direct. Surtout pour la partie de votre portefeuille composée de valeurs étrangères, difficiles à suivre et pas toujours cotées à Paris.

Assurance vie, une fiscalité avantageuse et des frais de gestion réduits
Pour gérer un portefeuille diversifié de sicav et de fonds de communs de placements, il existe deux possibilités. Soit vous les achetez sur un compte titre ordinaire, soit dans le cadre d’un contrat d’assurance vie multisupport. L’avantage de cette formule est qu’au bout de huit ans, les gains ne sont imposés qu’à 17,5% au lieu de 26% avec des sicav détenues en dehors de l’assurance vie. Les taxes sont même réduites à 10% si les gains retirés chaque année sont inférieurs à 30 000 francs (60 000 francs pour un couple) ou si votre épargne est placée dans un contrat DSK, investi en sicav d’actions françaises. Avec l’assurance vie, vos héritiers peuvent même économiser toutes ces taxes ainsi que les droits de succession si vous décédez avant de récupérer votre argent.

D’un autre côté, les frais de gestion d’un investissement en sicav sont souvent légèrement plus élevés dans le cadre d’un contrat d’assurance vie que dans le cadre d’un compte titre ordinaire. La première solution entraîne environ 1% de frais par an tandis que les droits de garde prélevés par les banques sur un portefeuille de sicav gérées par d’autres établissements sont généralement limités à 0,3%. En revanche, les frais sur versements ne sont pas forcément plus élevés lorsque l’on achète des sicav par le biais d’une assurance vie plutôt qu’en direct. En effet, les contrats les plus modernes ne prélèvent pas de droits d’entrée sur les sicav en plus de ceux perçus sur le contrat, qui varient entre 2,5% et 5% en fonction du montant des versements et de la générosité de l’intermédiaire par lequel vous passez. Le contrat Coralis Sélection du groupe Théma Vie, une filiale d’Axa, permet ainsi d’investir dans près de 1400 fonds différents avec moins de 3% de frais sur versements alors que certains de ces fonds prennent 4% à 6% de droits d’entrée sur les souscriptions réalisées par le biais d’un compte titre ordinaire. Véga Maxi, le contrat concurrent de Véga Finance, une filiale de la Caisse des dépôts, a également supprimé les droits d’entrée sur environ 500 fonds pour se contenter des 2,5% prélevés au moment où les sommes sont versées sur le contrat d’assurance vie.

Grâce à la forte concurrence qui s’est développée avec l’arrivée d’Internet, certaines compagnies commencent même à proposer des contrats avec 0% de frais sur versements et des frais de gestion extrêmement réduits. C’est le cas de Norwich Multiperformances, qui permet d’acheter des sicav qui suivent la performance des indices de la Bourse de Paris, des actions européennes ou américaines, avec 0% de frais sur versements et 0,95% de frais de gestion par an. Le nouveau contrat Véga Stratégie Dynamique propose un choix un peu plus large, avec des sicav indicielles investies en actions françaises, européennes ou américaines, mais aussi allemandes, britanniques ou japonaises ainsi que des valeurs pharmaceutiques ou technologiques. Toujours avec 0% de frais sur versements et des frais de gestion limités à 1%. Sur longue période, ces frais de gestion pénalisent malgré tout la performance d’un investissement en sicav par le biais de l’assurance vie. Par exemple, sur huit ans avec une performance annuelle moyenne de 18%, les gains avant impôt réalisés par le biais d’une assurance vie peuvent être inférieurs de 8% à ceux réalisés sur un compte titre classique. Mais, compte tenu des différences d’imposition entre les deux systèmes, la performance nette d’impôt et de frais, peut être supérieure de 5% à 20% au bout de huit ans si l’on gère ses sicav dans le cadre d’une assurance vie multisupport plutôt que sur un compte titre ordinaire (lire tableau "Gains réalisés avec ou sans assurance vie").