Vu d'Amérique > | Rédigé le 07 avril 1998 Paul Reichmann survit à ses dettes : Portrait du génie de l'immobilier. |
On les croyait coulés à jamais, quand les frères Reichmann ont refait surface. Paul, Albert et Ralph fuient l'Autriche avant l'Anschluss et se lancent dans l'immobilier au Canada.
Premiers
propriétaires de NY
En posant la dernière pierre du World
Financial Center, en 1988, ils deviennent les premiers propriétaires
de New York, devant les Rockefeller. Leur fortune est estimée à
plus de 13 milliards de dollars et ils démarrent les travaux fous de
Canary Wharf, une réhabilitation des docks de Londres d'un million de
mètres carrés. Le vent tourne. Début 1992, ils ne payent
plus leurs traites. Assiégés par 300 créanciers et avocats
réunis dans un hôtel de Toronto, les frères Reichmann jettent
l'éponge. En juin leur groupe Olympia & York est en faillite avec
20 milliards de dettes.
Malgré ses ardoises, Paul garde une aura de génie inégalé. A travers O&Y Property, une société dirigée par son neveu Philip Reichmann, il rachète 20% de la First Canadian Place qu'il avait inaugurée à Toronto en 1982. Il monte l'une des premières chaînes de maisons de retraite du Canada, CPL Long Term Care, gérée par son fils Barry Reichmann. En 1993, George Soros lui confie la gestion de son fonds Quantum Realty Trust et ils deviennent bientôt les plus gros promoteurs de Mexico City. Fin 1995, avec le soutien du prince Alwaleed, il rachète enfin une partie de son rêve: Canary Wharf.
Gilles Pouzin