Wall Street > | Rédigé le 22 août 1997 Le supplice du dollar fort : Wall Street s'inquiète de la reprise du billet vert. |
Les Américains subissent-ils à leur tour le supplice de la monnaie forte? Alors que la hausse du dollar réjouit les exportateurs européens, elle commence à égratigner le vernis conquérant des grandes multinationales d'outre Atlantique. En deux ans à peine, les dévaluations du franc et du deutsche mark atteignent ainsi 25% vis à vis du billet vert. D'autres pays concurrents des Etats-Unis ont suivi cette tendance tandis que les devises des pays émergents qui s'accrochaient artificiellement au dollar se dévaluent tour à tour, à l'instar du baht thaïlandais.
Répercussions
négatives sur leurs résultats
Les symptômes du mal n'ont pas échappé à Wall Street
où les grandes multinationales de biens de consommation ont précipité
le repli de l'indice Dow Jones. Coca Cola plongeait ainsi de 20% par rapport
à son sommet de juin tandis que Gillette dégringolait de 21% en
un mois. Il est vrai que ces deux marques mondiales réalisent près
de 70% de leurs ventes et de leurs profits hors des Etats-Unis. "D'autres
sociétés, notamment Kodak et IBM, ont prévenu que la conversion
des comptes de leurs filiales étrangères aurait des répercussions
négatives sur leurs résultats, prévient Michael Metz, chief
strategist de la banque new-yorkaise Oppenheimer. C'est un vrai problème
par rapport aux marges et à la valorisation de ces sociétés
qui ont atteint des niveaux records. Mais c'est plus un problème de conversion
que de compétitivité. La plupart des exportateurs américains
vendent des produits compétitifs à forte valeur ajoutée.
Leur vrai problème n'est pas la hausse du dollar mais la vigueur de la
demande. Grâce à la reprise économique européenne,
les exportateurs de biens d'équipement devraient prendre le relais et
avoir la faveur des investisseurs."