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Rédigé le 26 février 1997 |
Devenir
banquier d'affaires est un objectif très ambitieux pour un jeune diplômé.
Mais la récompense est à la hauteur de l'ambition, qui est elle-même
une condition de succès dans cette profession très compétitive.
Pas de doute, les métiers de la finance font rêver et celui de
banquier d'affaires fait partie des plus prestigieux. "Le plus passionnant
pour ceux qui y réussissent est d'avoir l'impression de participer aux
grandes décisions qui façonnent le paysage économique",
explique Christophe de Rocca Serra, chasseur de tête au cabinet Eurosearch
Consultants.
Les plus brillants ont parfois des destinées distinguées, comme
Jean-Marie Messier, jeune prodige de la Banque Lazard bombardé président
de la Compagnie Générale des eaux à 38 ans, ou Laurent
Mignon, nommé directeur financier des AGF à 33 ans après
une carrière dans les banques d'affaires Indosuez et Schroders (lire
également l'article Jean
Tardy Joubert,un junior en fusions-acquisitions).
Savoir
lire un bilan
Il faut bien reconnaître que le métier
offre une panoplie d'activités extrêmement diversifiée :
du financement de projet aux opérations de fusions-acquisitions en passant
par le conseil en privatisations, le capital risque, la gestion d'actifs ou
le montage d'opérations financières et d'émissions de titres.
Un seul client ou un seul dossier mêle souvent plusieurs de ces aspects
et les banquiers d'affaires sont, sinon polyvalents, au moins "multi-compétents".
"La base fondamentale est de savoir lire un bilan", explique Christophe
de Rocca Serra. De fait, les banquiers d'affaires commencent souvent par faire
leurs armes trois ou quatre ans dans un autre métier, comme analyste
financier, contrôleur de gestion ou consultant dans un grand cabinet d'audit.
Nul doute que les salaires alléchants du secteur font aussi valser les dollars dans le regard des jeunes diplômés (lire encadré Les banquiers d'affaires en quelques chiffres). En 1996, le salaire moyen des employés de la banque américaine JP Morgan était ainsi de 186 000 dollars par personne, soit environ 1 million de francs par an. Mais le fossé entre les vedettes et leurs assistants est gigantesque. La célèbre banque d'affaires américaine Goldman Sachs emploi ainsi 9 000 personnes dont moins de 200 partners, c'est à dire employés-associés, et seulement une cinquantaine de super-cadres touchant plus d'un million de dollars par an. Les places sont aussi rares que chères. L'équipe de fusions-acquisitions de la Société générale ne compte ainsi qu'une cinquantaine de personnes à comparer à ses 33 000 salariés en France. La voie royale est étroite.
Les
banquiers d'affaires en quelques chiffres
- En France, on ne compte encore que quelques milliers
de banquiers d'affaires, mais on estime que les recrutements augmentent de 20%
à 30% par an.
- Les jeunes banquiers d'affaires ont trois chances sur quatre d'être
embauchés par une banque anglo-saxonne, et une forte probabilité
de travailler quelques années à Londres ou New-York.
Les
salaires
- 220 000 à 330 000 francs par an pour
un débutant à Paris.
- 400 000 à plus de 750 000 francs de salaire pour un banquier d'affaires
expérimenté, plus un bonus variant de 100 000 à plus de
600 000 francs par an.
- A la City, escompter environ 40 000 à 50 000 livres par an pour un
débutant (370 000 à 460 000 francs).