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Rédigé le 13 septembre 1996 |
Est-il plus intéressant d'avoir une rente ou un capital? La question fait l'objet d'un débat épineux. Le choix est pourtant aussi simple que cynique. Ceux qui craignent de mourir plus jeune que la moyenne ont intérêt à empocher un capital. Ceux qui pensent vivre plus vieux ont intérêt à choisir une rente (lire également l'article Retraite: l'assurance-vie toujours favorite).
De plus
en plus vieux
Compte tenu des tables de mortalité prospectives en vigueur aujourd'hui, pour
obtenir une rente à vie de 1 000 francs par mois à partir de 65 ans, il faut
avoir constitué un capital de 182 363 francs. Les hommes qui sont nés en 1930,
et qui ont pris leur retraite en 1995, ont une espérance de vie moyenne de 82
ans. Ceux qui y arrivent toucheront donc leurs 1000 francs de rente pendant
17 ans, soit 204 000 francs au total. La rente peut même être revalorisée si
le contrat d'assurance-vie réalise des produits financiers supérieurs aux 3,5%
déjà précomptés dans le calcul. A l'opposé, son pouvoir d'achat diminue fortement
avec l'inflation. Avec une inflation moyenne de 3% pendant 17 ans, le pouvoir
d'achat des rentes versées serait en fait inférieur de 12% au capital constitué.
L'une des causes de cette contre-performance est que la plupart des assureurs
font payer au rentier des frais de gestion de 3% sur chaque mensualité qu'ils
lui versent.
Le coût d'une rente augmentant avec l'espérance de vie, les assureurs n'hésitent pas non plus à prévoir que nous vivrons de plus en plus vieux. Ainsi, selon les tables prospectives, un jeune de 30 ans qui voudrait prendre sa retraite à 65 ans en 2031 devrait avoir accumulé un capital de 204 890 francs pour recevoir une rente mensuelle de 1000 francs. Avec les tables de mortalités valables jusqu'en 1993, et le taux précompté de 4,5% en vigueur à l'époque, il aurait suffit de 148 274 francs. Autrement dit, pour un même capital constitué, les rentes versées par un contrat utilisant les nouvelles tables de mortalité seront inférieures de 28% à celles versées par un contrat utilisant les anciennes tables de mortalité. Il faut dire qu'à cet horizon, l'espérance de vie pour un homme de 65 ans devrait avoir augmenté de 24%, atteignant 21 années d'inactivité.