Taux-Change-MP > |
Rédigé le 29 décembre 1998 |
Lire
l'article principal Faut-il rétablir
le contrôle des changes.
En
instaurant le contrôle des changes, le 1er septembre 1998, le premier
ministre malais, Mahatir Mohamad, avait deux objectifs: interdire aux investisseurs
étrangers de rapatrier leurs capitaux et empêcher le ringgit de
baisser par rapport au dollar. Ce rempart illusoire n'aura pas tenu très
longtemps face à la marée des mouvements de capitaux internationaux.
Le
ringgit 12% en dessous du cours officiel
Le groupe cimentier britannique Blue Circle, qui s'apprête à
racheter la compagnie malaise Kedah Cement Holdings pour environ 580 millions
de dollars, aurait en effet trouvé un moyen d'acheter des ringgits au
moins 12% en dessous de leur cours officiel. Son montage permettrait par la
même occasion à quelques gestionnaires étrangers de sortir
une partie de leurs capitaux de Malaisie avant le délai d'un an.
Moins
de transparence et de capitaux
Le mécanisme est très simple: au lieu d'apporter de nouveaux
capitaux en Malaisie, Blue Circle se propose d'utiliser les ringgits mis à
sa disposition par les investisseurs étrangers coincés dans le
pays et de les rembourser en dollars, à un cours négocié
à l'amiable, qui serait d'au moins 4,3 ringgits pour un dollar, soit
12% de moins que le cours officiel de 3,8 ringgits pour un dollar.
"La faisabilité du contrôle des changes dépend en grande partie de la bonne volonté des opérateurs", écrivions nous dans "Faut-il rétablir le contrôle des changes". En outre, l'inconvénient de ce "marché noir" est qu'il n'est pas transparent et qu'il prive finalement la Malaisie de nouvelles entrées de capitaux.
Gilles Pouzin