Vu d'Amérique > | Rédigé le 30 octobre 1998 Greenwich, nid de hedge funds : Visite guidée de ce village du Connecticut où LTCM avait élu domicile. |
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principal L'homme qui a perdu 600 milliards.
Greenwich,
Connecticut, ne s'est pas trouvé par hasard au centre du scandale LTCM.
Si le hedge fund le plus dangereux du monde y avait élu son quartier
général c'est parce que Greenwich est, depuis les années
20, un repère de banquiers-gentleman farmers.
A cinquante minutes de train de Manhattan, Greenwich est la ville du Connecticut le plus près de New York. Sous ses apparences paisibles ce village bucolique de 60 000 habitants est en fait très guindé. Outre les boutiques chics et les marchands d'antiquités françaises, Greenwich avenue, la rue principale, est connue pour ses agents de la circulation qui instruisent les piétons de leurs injonctions monotones: "Walk! Don't walk!". L'activité financière de cette banlieue dorée n'est malheureusement pas aussi disciplinée.
Connecticut
est presque un paradis fiscal
"Avec l'explosion des technologies, beaucoup de financiers fatigués
par les trajets quotidiens se sont mis à leur compte ici", explique
Laszlo Birinyi, un ancien collègue de John Meriwether, qui a quitté
Salomon Brothers en 1989 pour créer sa société de gestion
à Greenwich.
Il faut
dire que le Connecticut est presque un paradis fiscal pour ceux qui y travaillent,
par comparaison aux lourdes taxes prélevées par l'Etat et la ville
de New York. Pour les plus gros revenus, la note d'impôts peut baisser
de 40% en s'installant à Greenwich à plein temps. Du coup, l'annuaire
des hedge funds dénombre près d'une quarantaine de ces fonds exotiques
dans le Connecticut, dont la majeure partie à Greenwich.
Steamboat road, littéralement "la rue du bateau à vapeur",
qui longe aujourd'hui le petit port de plaisance, a même hérité
du surnom de hedge funds row quand LTCM y a élu domicile, en 1994. Les
quelque 120 employés du fonds spéculatif ont cependant déménagé
au printemps 1998 dans un immeuble de trois étages plus à l'écart
du centre ville. Aujourd'hui, un gardien en interdit l'accès et seules
quelques lumières restent allumées à l'étage où
sont enfermés les derniers rescapés du naufrage financier et l'équipe
du plan de sauvetage chargée de les surveiller. A l'extérieur,
un écriteau a été posé à l'intention des
prochains hedge funds: bureaux à louer.