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Rédigé le 01 décembre 1999
Faire fructifier son patrimoine:
Les solutions qui rapportent.

Mieux faire fructifier son patrimoine est une nécessité. Quelques rêveurs vous diront qu'ils méprisent les questions d'argent. C'est un luxe que vous ne pouvez pas vous permettre. Votre existence ne serait-elle pas plus agréable avec moins de soucis financiers, un appartement plus grand, assez d'argent pour refaire la décoration, et encore quelques réserves pour les vacances ? Il n'y a pas besoin d'être obsédé par l'argent pour se rendre compte que l'on vivrait mieux si on savait le faire fructifier.

Bien sûr, tout le monde n'a pas envie de passer ses soirées à explorer la cote boursière pour devenir un champion de la spéculation. Sans tomber dans cet excès, vous vous dites qu'il doit bien exister des méthodes simples pour mieux rentabiliser votre argent. Jusqu'à maintenant, vous n'en aviez pas assez pour que cela vaille la peine de vous en occuper. Mais vous avez accumulé quelques économies au fil des années et vous vous demandez aujourd'hui de quelle manière vous pourriez le placer au mieux.

Analysez le contenu de votre patrimoine et demandez-vous ce que vous en attendez
La première démarche qui s'impose pour savoir comment développer votre patrimoine est d'en faire un diagnostic. Premièrement : de quel patrimoine disposez-vous ? Quel est son montant ? Comment est-il composé ? Etes-vous propriétaire de votre logement ? Avez-vous des dettes ? Votre patrimoine est-il uniquement constitué de placements financiers ? Ces questions en appellent automatiquement d'autres : dans quel but souhaitez-vous faire fructifier votre argent ? Pour devenir propriétaire ou acheter un logement plus spacieux ? Ou pour financer des projets à plus long terme peut-être moins précis : payer l'éducation de vos enfants, acheter une résidence secondaire, voyager et dépenser sans compter ou, pourquoi pas, vous arrêter de travailler pour vivre de vos rentes.

S'enrichir en devenant propriétaire.
Après l'alimentation et les achats de la vie courante, le logement est la plus grosse dépense pour la plupart des Français. Si vous faites partie de cette majorité, vous vous demandez certainement s'il vaut mieux acheter ou louer votre appartement. Si vous êtes locataire, vous avez sûrement l'impression que votre loyer part en fumée, puisque l'appartement que vous occupez ne vous appartient pas. Mais, si vous êtes propriétaire, vos mensualités de remboursement sont probablement plus élevées que ce que vous payeriez pour louer le même appartement. Sans parler de la coquette somme que vous avez déboursée en apport personnel. Du coup, vous vous posez la question: "Ai-je vraiment bien fait d'acheter?"

Ces deux interrogations montrent bien à quel point le logement est au coeur de votre stratégie patrimoniale. Et la réponse est loin d'être évidente. Non seulement elle dépend de nombreux paramètres financiers, qui varient d'une personne et d'un appartement à l'autre (prix, montant du loyer, crédit, charges, rendement des placements, etc.) mais, surtout, le choix entre l'achat et la location ne se réduit pas uniquement à une équation.

Du point de vue financier, le raisonnement est simple. Soit vous achetez et vous êtes en possession d'un bien immobilier une fois votre emprunt remboursé, soit vous louez pour moins cher, ce qui vous permet d'économiser en investissant la différence sur des placements financiers. Dans les deux cas, vous vous constituez un patrimoine, soit immobilier, soit financier. Vous n'avez plus qu'à comparer leurs montants pour déterminer s'il était plus intéressant d'acheter ou de louer. Lire l'article : "Acheter ou louer?"

Mais ces projections sont trop parfaites, c'est-à-dire très imparfaites, par rapport àla réalité de la vie et de ses imprévus. Bien sûr, louer peut sembler plus intéressant financièrement que d'acheter. Mais êtes-vous aussi bien protégé si vous perdez votre emploi ? Ou s'il vous arrive un accident ? À l'inverse, acheter ne met pas le propriétaire à l'abri des "tuiles" : son scénario financier peut s'écrouler en même temps qu'un mur porteur... Enfin, le raisonnement du locataire qui investit ce qu'il économise par rapport au coût d'une acquisition repose sur sa discipline d'épargne. Il ne doit jamais être tenté de dépenser l'économie qu'il réalise en restant locataire. Au moins, le propriétaire ne se pose pas cette question quand il bâtit son patrimoine en remboursant son emprunt : ses mensualités, c'est de l'épargne forcée. Cela ne veut pas dire qu'il soit toujours préférable d'acheter, notamment si vous risquez de changer de région au bout de quelques années. Il peut aussi être judicieux d'attendre pour pouvoir acheter un grand appartement, plutôt que de vous précipiter sur un studio. Mais, dans bien des cas, l'achat de votre logement sera la première pierre de votre patrimoine.

Quels placements financiers choisir?
Que vous ayez choisi de rester locataire, pour faire fructifier votre argent ou d'investir vos économies pour réaliser un de vos rêves d'ici à quelques années, les solutions qui vous aideront à mener à bien ces projets ne sont pas forcément différents. En étudiant notre sélection de placements possibles, vous remarquerez que les investissements ayant le meilleur potentiel de gain sont ceux liés à la Bourse, qu'il s'agisse des actions et des Sicav actions ou des fonds profilés "dynamiques" et des assurances vie multisupports, qui permettent d'investir sur les marchés internationaux. Mais ces placements présentent aussi des risques dont il faut être conscient. Même s'il est rare que la Bourse traverse cinq années de mauvaises performances, comme elle l'a fait entre 1990 et 1995, cela peut arriver. Selon une étude réalisée par Fleming Finance, en investissant à la Bourse de Paris depuis vingt ans, vous auriez eu une chance sur sept de ne pas retrouver votre mise au bout de deux ans. Dans les plus mauvaises périodes, le pouvoir d'achat de vos économies aurait même diminué sept ans d'affilée.

L'utilisation et le panachage des placements existants dépendent donc avant tout du nombre d'années que vous avez devant vous, des sommes que vous pouvez investir et du temps que vous souhaitez consacrer à la gestion de votre patrimoine, ainsi que des risques que vous êtes prêt à affronter sans perdre votre sang-froid. Pour vous aider à répondre à ces questions, nous avons élaboré un arbre d'aide à la décision du candidat investisseur. Lire l'article "Quel investisseur êtes-vous? "

Une fois que vous aurez déterminé le type d'investisseur que vous êtes, vous aurez une meilleure idée des types de placements vers lesquels vous devrez vous orienter. La plus grande partie du chemin sera faite. Avant de vous lancer, vous devrez cependant réfléchir au cadre fiscal dans lequel vous placerez vos économies. Le même placement, par exemple une Sicav investie principalement en actions françaises, subira ainsi une fiscalité différente selon que vous l'achetez sur un compte-titres ordinaire, sur un Plan d'épargne en actions ou par le biais d'un contrat d'assurance vie multisupport.

Les contraintes et les commissions seront également différentes en fonction de ces choix fiscaux. Votre argent sera plus disponible mais plus taxé sur un compte-titres ordinaire tandis que vous devrez laisser vos économies bloquées pendant cinq ans pour profiter des avantages du PEA et pendant huit ans pour ce qui concerne l'assurance vie.

Après l'épreuve du choix fiscal, vous n'aurez plus qu'à acheter le placement qui vous convient. Et là, entre des milliers d'actions, de Sicav et de contrats d'assurance vie, le choix reste quasi infini.

Gilles Pouzin

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